Co-Fondateur Smardex: Loi GENIUS, un Cheval de Troie

Le récent projet de loi GENIUS sur les stablecoins aux États-Unis n'est qu'une tentative déguisée d'imposer le contrôle d'une monnaie numérique centrale (CBDC) par le biais de fonds privatisés, selon Jean Rausis, cofondateur de la plateforme d'échange décentralisée Smardex.

Rausis a déclaré que le gouvernement américain pénaliserait les émetteurs de stablecoins qui ne se conforment pas au nouveau cadre réglementaire, similaire aux règles des marchés de crypto-monnaies (MiCA) de l'Union européenne.

"Le gouvernement sait qu'il a un pouvoir sur les transactions financières s'il possède des stablecoins. Travailler avec des émetteurs centralisés de stablecoins signifie qu'ils peuvent geler les fonds à tout moment - en pratique, exactement ce qu'une CBDC permettrait. Alors pourquoi créer une CBDC ?"

Le PDG s'est interrogé.

Le PDG a ajouté : "Le résultat est le même lorsque les stablecoins sont contrôlés par le gouvernement, avec l'illusion de la décentralisation en prime."

Les alternatives décentralisées aux stablecoins centralisés, telles que les stablecoins algorithmiques et les dollars synthétiques, constitueront un rempart précieux contre ce contrôle progressif du gouvernement sur les crypto-monnaies, a conclu Rausis.

Le projet de loi a été révisé le 13 mars pour inclure des exigences plus strictes en matière de lutte contre le blanchiment d'argent, de réserves, de liquidités et de contrôles des pénalités.

Ces dispositions supplémentaires pourraient avantager les émetteurs américains de stablecoins par rapport à leurs concurrents offshore.

Lors du récent White House Cryptocurrency Summit, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a déclaré que les États-Unis utiliseraient les stablecoins pour assurer l'hégémonie du dollar dans les paiements et protéger son rôle de monnaie de réserve mondiale.

Les émetteurs centraux de stablecoins s'appuient sur les dépôts bancaires américains et les instruments de liquidité à court terme, tels que les obligations d'État américaines, pour garantir la valeur de leurs jetons numériques, augmentant ainsi la demande de dollars et de dette d'État américaine.

Collectivement, les émetteurs de stablecoins détiennent plus de 120 milliards de dollars de dette américaine, ce qui fait d'eux le 18e plus grand acheteur de dette gouvernementale américaine à l'échelle mondiale.

Loi GENIUS : Menace pour la liberté financière ou réglementation nécessaire ?

Le projet de loi GENIUS a suscité de graves inquiétudes dans la communauté crypto, notamment en ce qui concerne la surveillance accrue des transactions financières. Le cofondateur de Smardex, Jean Rausis, estime que l'initiative est une sorte de " cheval de Troie " pour introduire une CBDC sous le faux prétexte d'une réglementation des stablecoins.

La surveillance accrue, y compris les exigences en matière de réserves et la surveillance des sanctions, pourrait donner aux émetteurs américains de stablecoins un avantage concurrentiel par rapport aux concurrents étrangers, renforçant encore la position du dollar sur les marchés mondiaux.

Les critiques craignent que la coopération entre le gouvernement et les émetteurs centralisés de stablecoins leur permette de geler les fonds et de contrôler les transactions, atteignant ainsi les mêmes objectifs qu'une CBDC.

Rausis souligne que les alternatives décentralisées, telles que les stablecoins algorithmiques, restent un outil essentiel pour défendre la liberté des transactions financières.

Face à l'intervention croissante des gouvernements, l'avenir de l'industrie des crypto-monnaies dépendra de la protection et du développement de solutions décentralisées.