Les lignes directrices de la Banque d'Italie sur les crypto-monnaies attendues dans les prochains jours

La période de régulation est plutôt vague mais, au moins, on en saura bientôt plus. Fabio Panetta, le gouverneur de la Banque d'Italie, a prononcé un discours devant l'Associazione Bancaria Italiana le 9 juillet et, à cette occasion, a déclaré que la banque centrale fera connaître, dans les prochains jours, des guidelines sur la bonne manière d'appliquer, dans notre pays, les règles dictées par Bruxelles sur les crypto-monnaies.

L'importance des lignes directrices

La publication de ces lignes directrices est indispensable, selon Panetta, pour faciliter l'application effective du MiCA, acronyme de Markets in Crypto-Assets Regulation, élaboré par l'Union européenne pour protéger les détenteurs de certaines crypto-monnaies.

Qu'est-ce que le MiCA

Le dit MiCA est un règlement de l'Union européenne qui vise à apporter une sécurité financière par rapport au monde du Web3, qui n'a pas d'autre réglementation spécifique dans l'UE. La mesure couvre les cryptocurrencies, les tokens et le stablecoin. La MiCA autorise les banques, les courtiers en crédit et les autres établissements financiers à participer à des activités liées aux cryptomarchés. Toute personne agréée par la MiFID (Master in Financial Instruments Directive), la réglementation européenne sur les marchés des valeurs mobilières, peut négocier des actifs numériques.

La MiCA décrit deux grandes catégories de jetons qui répondent aux exigences pour être utilisés dans les paiements. La première concerne les asset-reference tokens, ou ART, la seconde les electronic money tokens (EMT). Toutefois, seuls ces derniers sont capables de remplir pleinement la fonction de moyen de paiement tout en préservant la confiance du public. La valeur d'un EMT est en effet liée à une monnaie officielle unique, généralement un stablecoin ancré et soutenu par le dollar américain, tandis que la valeur d'un ART est due à un ou plusieurs actifs tels que le jeton PAXG (PAX Gold), soutenu par l'or.

Lignes directrices pour le traitement des actifs non garantis

Inévitablement, dans son discours annonçant la publication de ces lignes directrices, Panetta a été interrogé sur les plus fortes cryptocurrencies actuellement en circulation : Bitcoin et Ether. Selon le gouverneur, ces deux crypto-actifs sont un exemple de crypto-actifs non garantis qui sont, en fait, similaires à un pari et n'ont pas de valeur intrinsèque.

Le raisonnement de Panetta part de l'hypothèse que les crypto traders ont pour seul objectif de vendre leurs actifs au meilleur prix possible, même à ceux qui souhaitent contourner les règles fiscales et les réglementations en place pour contrer le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. À la lumière de ce qui précède, aucune monnaie constituée de cette manière ne possède les caractéristiques nécessaires pour remplir les trois fonctions intrinsèques de la monnaie, à savoir agir en tant que moyen de paiement, réserve de valeur et unité de compte. Le nombre d'investisseurs dans les crypto-monnaies non garanties qui achètent des tokens sans connaître les risques est faible, mais non négligeable, et pourrait augmenter à l'avenir.

Panetta, par conséquent, n'est pas exactement un enthousiaste. Cela signifie probablement que les prochaines lignes directrices de Bankitalia contiendront très peu de choses sur le BTC ou l'ETH.

Une possible tenue sur les marchés des crypto-monnaies

Consciente de cette position du numéro 1 de la Banque centrale, l'agence de presse Reuters avait anticipé, fin juin, la nécessité d'un durcissement, de la part du gouvernement italien, sur les marchés-des-crypto-monnaies. Notre pays est en effet très souple à cet égard, et les idées de Panetta pourraient faciliter les choses. Le MiCA exige une plus grande sévérité et des sanctions pour les violations allant de la manipulation du marché au délit d'initié.

En tant que passionnés de ce monde, nous, à la rédaction de SpazioCrypto, attendons également ces guidelines, qui apporteront un peu de lumière, et une régulation en bonne et due forme dans la sphère DeFi. En Italie (comme dans plusieurs autres pays européens), nous nous trouvons aujourd'hui dans un véritable Far West réglementaire. Bien qu'il soit peu probable que le MiCA change les choses comme il le devrait et apporte de la clarté à l'ensemble du secteur, on peut dire qu'il constitue un point de départ, qui pourra être amélioré et mis en œuvre à l'avenir.