La Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigéria accueillera officiellement les entreprises de stablecoins réglementées sur son marché, marquant un changement majeur dans la politique économique de la plus grande économie d'Afrique.
Ce développement fait suite à l'approbation de l'Investment and Securities Act 2025, qui reconnaît officiellement les stablecoins comme des titres réglementés.
Nouvelles règles pour les stablecoins
Les émetteurs de stablecoins devront se conformer à des règles strictes fixées par la SEC en matière d'octroi de licences, de conformité et de réserves. Le nouveau cadre réglementaire vise à encourager une "innovation responsable" dans l'écosystème des actifs numériques du Nigeria, tout en garantissant la protection des consommateurs et des investisseurs.
"Ce n'est pas le Far West. Le Nigeria est ouvert à l'activité du stablecoin, mais dans des conditions qui protègent nos marchés et responsabilisent les citoyens nigérians", Le directeur général de la SEC, Emomotimi Agama, a déclaré aux participants du sommet.
Cette déclaration publique représente un net revirement par rapport à la position traditionnellement rigide du Nigeria à l'égard des entreprises de crypto-monnaies. Rien qu'en février 2025, le pays a intenté un procès de 81,5 milliards de dollars contre l'échange Binance pour évasion fiscale présumée, blanchiment d'argent et infractions liées au change de devises.
La SEC dirigera toute la réglementation crypto au Nigeria, tandis que la Banque centrale (CBN) concentrera ses fonctions sur la supervision des systèmes de paiement. Ce mandat clair a positionné Lagos comme une plaque tournante potentielle pour les entreprises d'actifs numériques dans le Sud global.
Agama a souligné que de plus en plus de Nigérians adoptent les stablecoins dans tous les secteurs - des freelances aux commerçants et aux entrepreneurs - comme un moyen de se protéger de la volatilité du naira. Cette utilisation croissante, a-t-il ajouté, nécessite la création d'un écosystème sécurisé et transparent.
Sandbox de la SEC pour l'innovation et la conformité
Pour soutenir cette évolution, la SEC a lancé le Accelerated Regulatory Incubation Programme (ARIP). Cet environnement "bac à sable" permet aux sociétés d'actifs numériques de tester et de lancer des produits dans un environnement contrôlé et encadré par la réglementation.
L'ARIP offre un contrôle et une conformité AML (anti-blanchiment d'argent) et KYC (connaissance du client) en temps réel.
Agama envisage Lagos comme le "centre stablecoin du Sud mondial", où les actifs numériques peuvent être utilisés pour "le commerce transfrontalier sans friction" et pour "réduire les coûts de transaction", favorisant ainsi une plus grande inclusion financière sur tout le continent africain.